Final
Fantasy X : Test
Editeur : SONY
Développeur : Squaresoft
Type : Jeu de rôle (RPG)
Nombre de joueurs : 1
Support : DVD-Rom + DVD vidéo
Date de sortie : 29 mai 2002
Langue : français (textes seulement)
Dans le même genre : Final Fantasy
IX, Kingdom
Hearts
Mercredi
29 mai 2002 : entre rêve et réalité, le nouvel opus next generation de Squaresoft débarque
enfin en exclusivité sur PS2 dans une édition prestige double DVD devenue
incontournable pour tout hit qui se respecte depuis Silent
Hill 2. Ralliant les inconditionnels de la série ainsi que les fans du genre,
Final Fantasy X se veut à la fois novateur tout en conservant une once de ce
qui fait la saga depuis ses débuts. Tout ça pour le plus grand bonheur des
possesseurs du monolithe noir de Sony.
Que serait Final Fantasy sans son casting ravageur
de personnages aux caractères opposés et hétéroclites ? A ma
connaissance, pas grand chose. C’est pourquoi ce dixième opus ne déroge pas
à cette règle immuable et nous invite à partager le destin de sept
personnages que tout semble opposer mais qui, par la force des choses, sauront
s’allier et faire
preuve d'une complémentarité surprenante
afin de faire cause commune
pour mener à bien leur quête. Tidus, héros
malgré lui, se voit plongé 1000 ans dans le futur à Spira, civilisation ayant
bannie toute technologie. Rapidement, il fera la connaissance de Yuna, invokeuse
de Chimères entourée par ses protecteurs, tentant de sauver le monde à
travers l’extermination de Sin, créature maléfique de ce monde emprunt de
spiritualité. Sur un fond de « 3e dimension », le charme
opère immédiatement : Final
Fantasy X est un de ces jeux de rôle qui arrivent à faire passer les émotions
et à faire vivre une aventure épique au travers d'un scénario prenant et léché.
Testuya Nomura a su créer, pour ce dixième volet, des personnages ne manquant
pas d'originalité, entre le sérieux d'un FF VIII et l'excentricité d'un FF IX.
Ainsi, les personnages clefs de l'aventure, Tidus et Yuna, sont deux adolescents
en pleine recherche de leur identité, restés trop longtemps dans l'ombre de
leurs pères respectifs : l’identification du joueur à travers ces
fortes personnalités intervient dès lors sans commune mesure.
Final Fantasy X ne serait pas un Final Fantasy sans
ses petits éléments caractéristiques du genre. Nous retrouvons donc les
overdrives, overkills, le retour fracassant des chimères (Guardian Force dans
Final Fantasy VIII) en tant que membres à part entière (ils prennent part à
la bataille en remplaçant les autres persos), les Mog, sans oublier les éternels
Chocobos, emblèmes de la société, etc.… Ajoutons à tout cela les
nombreuses et sublissimes scènes cinématiques et musiques ponctuant le jeu et
vous retrouvez là l’ambiance et l’atmosphère inqualifiable de ce jeu
d’exception.
Conscient de l’importance acquise avec le temps,
Squaresoft était déterminé à faire de ce nouveau chapitre un épisode à
part entière, susceptible de franchir un nouveau cap dans le monde assez enclavé
du RPG, voire du jeu vidéo en général. Et il faut bien l’avouer, à la vue
des moyens engagés, le résultat est là : Final Fantasy X se veut être
avant tout comme la révélation d’un profond changement, non, un véritable
bouleversement. Les nouveautés affluent et parviennent ainsi à redonner un
vent de fraîcheur dynamique à la légende. Sans être totalement exhaustif, il
faut noter l’apparition de voix complétant avec brio les moments les plus
importants de l’histoire, rendant ainsi l’immersion encore plus aisée ;
l’environnement graphique qui passe intégralement en 3D afin d’honorer la
puissance de la PS2 ; un système de combat CTB (Combat par Tour de
Battement), c’est-à-dire au tour par tour avec la possibilité notable de
changer la composition de son équipe à tout moment durant le combat. Cela confère
dès lors d’inépuisables sources de stratégies qui constituent l’un des
aspects composant la richesse de ce soft. Mais
la grande nouveauté de Final Fantasy X réside essentiellement dans la
disparition de points et niveaux d’expérience : en effet, à l’instar
des précédents opus, l’évolution des différents protagonistes se traduit
via un sphérier permettant d’attribuer au choix telle ou telle caractéristique
plutôt qu’une autre : magie, compétence, physique… Chaque personnage
se trouve alors favorisé dans un domaine et lésé dans un autre, complétant
par la suite le reste de l’équipe : Tidus est polyvalent, Lulu adepte en
magie noire, Yuna spécialisée en magie blanche, Rikku rapide… Enfin, à
l'image de l'élevage de Chocobos dans FF VII ou du jeu de carte dans FF VIII
& IX, Final Fantasy X présente un mini-jeu hors du commun : le
Blitzball. Signifiant littéralement « balle éclair », le Blitzball
est un sport futuriste, sorte de water-polo entièrement sous-marin (NB :
on ne sait d’ailleurs toujours pas comment les joueurs respirent sous l’eau !)
Difficile à appréhender au départ, il se révèle assez captivant par la
suite avec notamment la possibilité de recruter des joueurs à travers tout
Spira pour votre équipe ! Tidus ainsi que Waka (capitaine de l’équipe
des Zanarkand Abes) seront vos persos de prédilection. Bien que l’IA soit un
peu trop inégalitaire face au joueur, le Blitzball se révèle un passage
obligatoire pour quiconque veut terminer le jeu ( obtention d’overdrive,
d’armes ultimes…)
A la vue de tant de qualités, Squaresoft nous présenterait-il
un jeu sans défauts ? Malheureusement, non. Tout d’abord, notons le
syndrome Metal Gear Solid 2 qui semble avoir encore fait des siennes, à savoir
un soft qui comporte énormément de phases de jeu passives pour le joueur. Une
caractéristique synonyme de lourdeur pour certains, un gage de richesse scénaristique
pour d'autres... Pour ma part, je pencherais plutôt pour la seconde version. De
plus, il semblerait que du point de vue de la conversion NTSC/PAL, les
responsables de la localisation aient fait le choix
plus que discutable d’abandonner l’option
60 Hz : en résulte donc de grosses lacunes techniques dues au mode 50 Hz
(les bandes noires envahissantes, l'image écrasée, les cut-scenes saccadées
et aliasées, les animations moins fluides, etc..) On peut enfin accuser le jeu
de son aspect un peu trop linéaire, aspect dû majoritairement à la carte
donnant l’impression d’un chemin tout tracé.
Hormis ces quelques défauts
sans grande envergure, Final Fantasy X se voit greffer de surcroît d’un DVD
bonus incluant des interviews, images et musiques (dont la BO : « Suteki
da ne ») Force est de constater qu’il n’égale pas le jeu en lui-même,
mais il contribue et complète la légende de ce soft devenue une référence
sur PS2.
En clair :
► Graphismes :
17/20 – Des décors intégralement en 3D, des persos détaillés exprimant
quantités d’émotions, des décors fournis bien qu’inégaux, des effets spéciaux
magnifiques et des cinématiques à se luxer sérieusement la mâchoire :
Final Fantasy X en impose.
► Animation :
16/20 – Entre les phases de combat transcrites sans aucun chargement par les
scènes cinématiques, c’est le bonheur total !
► Sons :
18/20 – Des bruitages très classiques mais qui retranscrivent agréablement
l’ambiance du jeu accompagnent les voix des persos sur les fonds des thèmes
musicaux forts de cet opus : Zanarkand, Suteki da ne… Un florilège
continu de mélodies dont on ne se lasse pas.
► Durée
de vie : 19/20
– Point fort de ce genre de jeu, Final Fantasy X se veut long de par
son scénario et très très long de par ses nombreuses quêtes annexes :
on peut largement dépasser les 150 heures de jeu.
► Gameplay :
17/20 – Avec des
combats moins aléatoires qu’auparavant, des ennemis plus accessibles et des
affrontements dynamiques enrichis par une liberté d’action accrue, Final
Fantasy X est une réussite.
► Intérêt :
17/20 – Scénario très poétique,
ponctué d'héroïsme et de tragédie, et qui fait intervenir des personnages
vraiment charismatiques ayant chacun leur histoire : comment résister à
l’appel des sirènes de Squaresoft ?
►
NOTE
GENERALE : 18/20. Un dixième volet d’une saga mythique qui
confirme sa place de leader dans ce domaine grâce à des éléments novateurs
combinés à la touche made in Squaresoft. Il est impossible de rester de marbre
face à une telle épopée vidéo-ludique et ce, malgré quelques défauts.
Final Fantasy X est bien le digne héritier d'une saga qui n'a jamais failli et
à laquelle on ne peut que souhaiter de continuer à prospérer, ne serait-ce
que pour sa suite directe (une première) Final Fantasy X-2.
Niko